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« Quand un client souhaite acquérir un produit labellisé ISO 9 000, on ne peut pas lui imposer un produit qui ne l'est pas. » Voilà, en substance, ce que répond Christian Lerminiaux, président de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), au MESR, qui souhaite « renforcer la complémentarité et la lisibilité de l'offre entre les formations de master et celles d'ingénieur pour pallier certains déséquilibres entre l'offre de diplômés et la demande des employeurs » (AEF n°182082). « Les 6 000 diplômés de master par an en sciences de l'ingénieur dont parle le ministère n'ont pas le 'titre d'ingénieur', qui correspond à un référentiel de qualité très lourd et assure une bonne insertion professionnelle grâce à sa dimension généraliste. Ce n'est pas aux employeurs à s'adapter aux diplômés fournis par le système universitaire, qui sont, eux, très peu généralistes », argumente Christian Lerminiaux.
Certains secteurs économiques présentent « des difficultés d'insertion [des ingénieurs] et le seul flux annuel des diplômés ingénieurs couvre mathématiquement les créations nettes annuelles de nouveaux recrutements d'ingénieurs », indique le MESR dans une réponse à un parlementaire publiée le 17 septembre 2013. « Selon un certain nombre d'études, l'hypothèse d'un déficit en élèves ingénieurs peut être invalidée », écrit-il. Renforcer « la complémentarité et la lisibilité de l'offre entre les formations de master et celles d'ingénieur » est nécessaire pour « pallier certains déséquilibres entre l'offre de diplômés et la demande des employeurs ». Cela se fera via la future « stratégie nationale de l'enseignement supérieur ». Le MESR a recensé « environ 6 000 diplômés de master par an » dans les sciences de l'ingénieur.
« Les CMI (cursus master en ingénierie) jouent un rôle stratégique dans la construction de notre offre de formation, or tous les présidents d'université proposant ces parcours n'ont pas encore pris en main le dossier. C'est le rôle de notre groupe de travail de les sensibiliser à cet enjeu. » C'est ainsi que François Germinet, président de l'université de Cergy-Pontoise, décrit à AEF le 14 juin 2013, l'objectif du groupe créé dans le cadre de la CPU sur les masters en ingénierie. Ce groupe réunit les présidents des universités proposant des CMI ainsi que le réseau Figure (1). 16 nouveaux CMI seront d'ailleurs ouverts à la rentrée 2013, indique Sylvie Pautrot (réseau Figure). Les discussions du groupe de travail portent notamment sur les passerelles entrantes dont pourraient bénéficier les titulaires d'un DUT, mais aussi sur l'extension des CMI aux SHS.
Les dispositions législatives du projet de loi sur l'enseignement supérieur « ne changeront en aucune manière le processus de reconnaissance du titre d'ingénieur », estime Jean-Richard Cytermann, directeur adjoint du cabinet de Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, à l'occasion du colloque annuel de la CTI (Commission des titres d'ingénieurs), mardi 12 février 2012 à l'Insa de Rouen. D'ailleurs, la nouvelle procédure d'accréditation est « proche de la procédure de la CTI » estime-t-il. Pour Jean-Michel Jolion, chef du service de la stratégie à la Dgesip, « cette accréditation va nécessiter de changer la nomenclature » des diplômes, « un des gros problèmes de l'offre universitaire », mais « ce sera aussi l'occasion de revisiter l'offre des écoles ». Néanmoins, il y a dans les écoles une cohérence « beaucoup plus forte entre l'offre de formation resserrée en nombre de diplômes et la stratégie de l'établissement ». Il rappelle également qu'il n'y aura plus au niveau master de spécialités mais seulement des parcours au sein des mentions (AEF n°197023).
Après une phase de « forte expansion », les universités françaises scientifiques proposant des formations d'ingénieurs habilitées doivent « s'engager dans une phase de consolidation » du recrutement, des formations ou encore des relations avec les entreprises, estime la CTI, dans une note d'information transmise au MESR à la mi-octobre. Elle souhaite « informer les décideurs, ses partenaires et le public » sur le poids souvent sous-estimé de ces cursus, précise-t-elle en introduction (1). « Il est symptomatique à ce sujet que le rapport récent et très documenté de l'Aeres » paru en décembre 2010 « n'analyse pas du tout les formations existant déjà dans les universités françaises » (AEF n°252958). 44 universités françaises proposent actuellement des formations d'ingénieurs habilitées et 4 autres ont des dossiers en cours de traitement. Elles ont diplômé en 2009 environ 17 % de l'ensemble des ingénieurs.
« En vingt ans, les effectifs inscrits dans une formation d'ingénieurs ont plus que doublé (+106 %),passant de 52 000 en 1988-1989 à 108 000 en 2008-2009, avec un rythme de croissance annuel moyen de 3,7 % », indique une note de la Depp publiée le 8 février 2011. La croissance des effectifs a néanmoins été plus forte entre 1988 et 1993 (+6 % en moyenne) que par la suite (3 % de 1993 à 2003 et 2 % depuis). La répartition des étudiants selon le statut des écoles est restée « sensiblement la même », la part des élèves des écoles privées augmentant de 2 points, celle des écoles publiques du MESR de 3 points (59 % du total) au détriment de celle des écoles publiques des autres ministères (-5 points, à 15 %).